A l'exception du Front national dont la provocation fait profession de foi, les candidats à l'élection présidentielle de mai 2006 avaient promis una campagne "sereine" qui tienne compte des véritables attentes et préoccupations des Français et qui refuse délibérément de verser dans la démagogie. Dans cet éditorial, l'auteur rend compte de la lépénisation des esprits de certains leaders politiques français et de la dérive sécuritaire et xénophobe du système politique de la France, la palme revenant à Nicolas Sarkozy.
Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle du 21 avril 2002 répondent à un mécanisme de désaffiliation. Parmi les causes complexes qui conduisent à cet événement l'auteur intègre la nature de la relation entre représentant et représentés, ou encore la non-représentativité de la représentation politique institutionnelle issue du suffrage universel, deux éléments étant en cause : la réduction du corps électoral ainsi que la représentation sociale et ethnique des représentés et des élus, ces deux éléments se complétant et interagissant. Si un arrêt sur image sur les élus du suffrage universel révèle une absence tortale ou une présence relativement très faible des Français d'origine maghrébine, force est de constater que le lieu le plus symbolique du volontarisme politique antiraciste est la représentation nationale et locale.; Dans cet article, l'auteur analyse la difficulté de nommer les enfants issus de l'immigration en tant qu'indicateur des représentations sociales, la permanence de la colonisation dans les représentations, l'appartenance sociale et le rapport de domination par rapport aux enfants de France et d'ouvriers, les critères stables et instables des pratiques de sélection pour une démocratie participative et, finalement, l'assignation et le déterminisme, l'assignation à résidence identitaire fonctionnant comme si les Français d'origine maghrébine avaient une pré-destination sociale.
Si la loi sur la parité du 6 juin 2000 visant à "favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives"a été un outil efficace pour produire l'égalité entre hommes et femmes, on peut se demander plus particulièrement si elle a été favorable à une entrée en politique des femmes d'origine maghrébine. Dans ce but, l'auteur analyse la parité comme un effet d'opportunité pour ces femmes, mais débouchant sur des effets limités, ainsi que les stratégies qu'elles développent autour de la parité. Finalement, tant les femmes d'origine maghrébine que les partis politiques trouvent leur compte dans le mécanisme de la parité puisque cette loi a offert à ces acteurs politiques l'occasion de se référer à l'identité sexuelle pourque des candidates d'origine maghrébine soient présentes sur les listes électorales.
En 2000, le rôle de la communauté sénégalaise de France dans l'élection d'Abdoulaye Wade et influence du président sénégalais lui-même qui a sillonné pendant un an l'Ile-de-France, de foyer en foyer, afin de semer les bases de la réussite.
A l'occasion des élections municipales de mars 2001 les Motivé-e-s bousculent le paysage politique et déclenchent une interrogation de fond sur la place et l'expression de la citoyenneté dans la cité. L'ouvrage propose le récit de cette aventure humaine : un témoignage, un outil.
La majorité des candidats à la présidentielle reconnaissent la présence des citoyens de culture musulmanes et la place qu'occupe, dans la société, la deuxième religion de France. Cette reconnaissance reste cependant encore trop souvent prisonnière des discours. La France d'aujourd'hui ne peut ignorer l'apport des cultures musulmanes. Le mépris de ces dernières ne fera qu'encourager les extrémistes de tous bords à jouer sur le terrain de la haine et de l'irrespect (Présentation de la revue)
Ce dossier est consacré aux éléctions présidentielle et législative en France en 2002. Elections qui ont vu l'avénement de l'extrême-droite au second tour des présidentielles et la victoire de l'opposition aux éléctions législatives. Les auteurs tentent de répondre aux questions posées par ce renversement de positions.
Chaque élection déjoue les pronostics et les sondages. Ce fut encore le cas lors des dernières présidentielle et législative, d'abord avec la montée des trotskistes et de l'extrême-droite, et surtout avec la relégation de Jospin en troisième position derrière Le Pen. Mais notre plus grande surprise est venue d'ailleurs; en dessinant les cartes de résultats à différentes échelles et pour différents candidats ou partis, nous avons pris conscience d'une révolution spatiale. Les électeurs paraissaient avoir voté selon leur position au sein des grandes agglomérations ou sur les axes de circulation. Le rapprochement des données socio-économiques et des données politiques au niveau communal a révélé un profond désaccord. Cet ouvrage a pour premier objectif de rendre compte de ce hiatus, de cette hétérogénéité, de cette absence de mise en phase des réalités politiques et socio-économiques. Mais, aussitôt se pose la question des raisons d'une telle différence et des motifs pour lesquels elles ont pratiquement échappé aux analyses électorales. Une autre théorie de la géographie électorale semble donc nécessaire. Pour cela, il faut redéfinir le modèle électeur, donc le processus par lequel, pense-t-on, chacun choisit son orientation politique, processus qui doit être en rapport avec l'espace et les modes de sociabilité qu'il implique. A la vue des fortes continuités de voisinage révélées par les cartes politiques détaillées, un postulat s'est imposé : les opinions se transmettent (en partie au moins) par contacts entre proches. La construction d'une orientation politique donnée obéit alors aux règles de contagion de l'épidémiologie. Les classes sociales ne forment plus le socle de l'expérience politique individuelle mais, à leur place, agissent des réseaux de relations. (Hervé Le Bras)
Zebda, groupe de musique populaire issu des quartiers nord de Toulouse s'est acquis une notoriété nationale dans le monde des variétés. A travers l'association Tactikollectif, le groupe s'est aussi lancé dans la campagne des municipales en rencontrant un certain succès. Ce passage original du culturel au politique modifie en même temps les termes de la politique de la ville au plan local.